Histoire du Touquet-Paris-Plage

L’histoire du Touquet s’étend sur près de 190 ans, ce qui en fait une jeune commune, mais marquée par de très nombreux événements.

Ce territoire fut la propriété des moines de l’abbaye de Saint-Josse, avant de devenir un bien national et rattaché à la commune de Cucq, après la Révolution française. Composé essentiellement de dunes et de garennes, le domaine est remporté aux enchères en 1837, par Alphonse DALOZ, un notaire parisien. Celui-ci envisage d’abord la création d’un domaine agricole, puis décide, en 1855, de planter une forêt de pins maritimes, qui lui permettra d’inviter des amis lors de parties de chasse. En 1874, il invite l’un de ses amis, le directeur du journal Le Figaro, Hippolyte DE VILLEMESANT, qui lui suggère de bâtir, sur ses terres, une « Arcachon du Nord » dédié aux Parisiens et qui prendrait le nom de « Paris-Plage ». Cette idée, Alphonse DALOZ la concrétise en 1882, avec l’aide de son ami Raymond LENS, en vendant des parcelles de terrain à des particuliers, venus construire leur résidence secondaire. Paris-Plage voit alors le jour.

Mais l’aventure d’Alphonse DALOZ se termine en 1885, à la suite de son décès. Le domaine revient, alors, à ses descendants qui continuent le projet initié.

Le développement de la station s’accélère en 1902, au moment où John WHITLEY, homme d’affaires anglais, rachète les terrains restants aux descendants de DALOZ et décide d’y apporter, avec l’aide Allan STONEHAM, de nombreux équipements touristiques, tel que les infrastructures sportives (golf, tennis, équitation), de grands hôtels luxueux, ainsi que les casinos.

En 1912, Paris-Plage obtient son indépendance, vis-à-vis de Cucq et devient officiellement la commune du Touquet-Paris-Plage. Deux ans après sa création, la Première Guerre mondiale débute. La station accueille alors les hôpitaux de l’armée britannique, ainsi que des milliers de réfugiés belges.

Lors des années 1920, Le Touquet-Paris-Plage connaît un véritable âge d’or. C’est lors de cette période des « années folles » que les architectes réaliseront leurs plus beaux chefs d’œuvres, marqués par le style Art déco et bien d’autres.

Cette période d’euphorie décline progressivement dans les années 1930 jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. Pendant cette période de conflit, Le Touquet-Paris-Plage est durement affecté, tant par le minage de la ville par les troupes allemandes que par les bombardements alliés.

A la fin des années 1940 et début 1950, nombre de bâtiments sont reconstruits et forgent l’identité touquettoise d’aujourd’hui. De nouvelles pratiques touristiques apparaissent avec l’émergence du tourisme de masse qui perdure jusque dans les années 1970.

Aujourd’hui, grâce à son identité maritime, ses événements réputés et son riche patrimoine historique et naturel, Le Touquet-Paris-Plage fait partie des stations balnéaires les plus prisées de la Côte d’Opale et de France, que ce soit à l’échelle nationale et internationale.

Histoire d’Etaples-Sur-Mer

Située en entrée d’estuaire, entre terre et mer, la cité d’Etaples-sur-mer a bénéficié d’un emplacement géographique clef pour le contrôle du territoire, avec l’enjeu du passage de la Canche.

Dès la Préhistoire, une occupation humaine sur les hauteurs (site de Bagarre) et des échanges avec les îles britanniques sont attestés. L’occupation se poursuit du Néolithique (les Sablins) à l’époque gallo-romaine (Bel Air, Blanc-Pavé…), grâce à l’accès au fleuve et à ses ressources.

En l’an 852, dans une lettre détaillant une livraison de plomb, la ville est mentionnée sous l’appellation Stapula. Puis au XIIe siècle, une charte est accordée à la ville d’Etaples car celle-ci obtient un statut de « corps de ville avec privilèges ».

  • Une ville frontière : de l’Empire romain au Mur de l’Atlantique, en passant par la construction du château d’Etaples en 1172 par Mathieu d’Alsace, comte de Boulogne, la ville est considérée comme un verrou pour le territoire. La ville est au cœur des conflits : la guerre de 100 ans, les rivalités princières de la Renaissance (traité d’Etaples de 1492), les armées napoléoniennes des Côtes de la Manche qui y stationnent (1803-1805), le camp de renfort britannique de la Première Guerre mondiale installé à l’arrière du Front, les batailles de la Deuxième Guerre mondiale ;
  • Une bourgade commerciale : dans l’Empire mérovingien et carolingien, le port d’Etaples, avec ses entrepôts, relaie le port Quentovic, port de commerce international non fortifié en amont de la Canche, qui prospère avec le développement des échanges commerciaux vers la mer du Nord et la Baltique. Le port d’Etaples est au Moyen Age l’un des ports les plus importants de la côte, au croisement des axes navigables et des routes. Le port de pêche permet la vente des harengs et maquereaux frais ou salés, les navires y font escale pour livrer les marchandises (sel, vins, eaux de vie…) qui partent vers les foires. Au XIXe siècle, la flottille de pêche se développe de nouveau (93 bateaux en 1900) et la ville est réputée pour la pêche côtière au poisson frais.
  • Une cité à l’effervescence artistique : à la fin du XIXe siècle, une colonie d’artistes découvre ce village de pêcheurs. Les peintres apprécient la lumière et les paysages de la baie, l’animation et le pittoresque de la cité. Certains y séjournent, d’autres fréquentent l’hôtel Ioos ou les nombreuses pensions, tous posent leur chevalet le long de la Canche. La colonie comprend des artistes de toutes nationalités : Eugène Chigot, Henri le Sidaner, le norvégien Frits Thaulow, l’américain Myron Barlow, l’australienne Isobel Rae… Des centaines d’artistes vont s’inspirer des couchers de soleil ou des nocturnes sur la mer opalescente ou la baie de Canche.

Histoire de Camiers – Sainte Cécile – Saint Gabriel

Autrefois connu sous les noms de « Kamir, Catmeiacum, Calixmere, Camera », Camiers se niche au pied des collines verdoyantes, prémices des collines de l’Artois, tandis que les plages couleur opale de Sainte Cécile et Saint Gabriel s’étendent au nord de l’embouchure de la Canche.

Le séjour de Jules César ou la mort de Frénégonde, épouse de Charlemagne, – qui alimente la légende de l’Étang du Roy – font partie des mythes les plus populaires du village. Tout comme « Les naufrageurs », ces pilleurs de bateaux attirés par de faux feux allumés dans les collines.

L’Émergence des Stations Balnéaires

La station balnéaire de Sainte-Cécile, doit sa création en 1984 à Mme Cécile de Rocquigny, épouse d’Armand de Rosamel. Initialement envisagée comme une destination de luxe, elle devient une station populaire grâce à l’intervention de la Société des Plages Familiales et Ouvrières. Malgré un démarrage difficile, elle connaît un nouvel essor avec les congés payés de 1936. Saint-Gabriel, née un an après Sainte-Cécile, est pensée pour rivaliser avec les grandes stations balnéaires grâce à son Grand Hôtel et à son accès facilité par le train. Cependant, des tempêtes dévastatrices et un éboulement majeur en 1912 marquent la fin prématurée de son développement.

Camiers, lieu d’inspiration artistique

Dès 1891, Henri et Marie Duhem, éminents peintres, passent leurs étés à Camiers. Ils y reçoivent des artistes de renom tels que, Henri Le Sidaner, ou Fritz Thaulow, venus peindre sur le motif la campagne et le littoral de la Côte d’Opale. La Première Guerre mondiale interrompt malheureusement cet élan artistique, mais ils laissent derrière eux nombre d’œuvres qui permettent aujourd’hui à Camiers de voyager vers des villes et des institutions prestigieuses.

Camiers à l’Aube de la Grande Guerre

Avant 1914, Camiers, peuplée de 700 habitants, vit de la pêche et des usines à ciment. La Première Guerre mondiale place le village au cœur des mouvements de troupes du Royaume-Uni et du Commonwealth. Camiers accueille le Machine Gun Corps et plusieurs hôpitaux militaires, dont un dirigé par le célèbre Lieutenant-Colonel John McCrae. Après-guerre, l’hôpital militaire devient un préventorium et accueille 6 000 enfants en convalescence, jetant les bases des établissements de soins à Camiers. En 1933, l’Institut Albert Calmette ouvre pour les enfants tuberculeux, devenant un établissement départemental.

Camiers sous le Feu de la Seconde Guerre Mondiale

La Seconde Guerre mondiale voit Camiers subir plus de 40 bombardements, entraînant la destruction des usines de ciment et la réduction significative de la population de 1 865 à 1 374 habitants. Le paysage côtier est métamorphosé par la construction du Mur de l’Atlantique, avec l’érection de nombreux blockhaus par les Allemands. Après le conflit, ceux-ci sont transformés en villas par les estivants, témoignant de la résilience de la station.