Etaples-sur-Mer

Place de la Mairie : Les souterrains du camp 

Pour se protéger des bombardements, la nuit, les habitants se réfugient dans les anciennes carrières, certaines très importantes.

En-dessous du camp militaire, l’armée britannique creuse des tunnels. Les sapeurs mineurs de Liverpool poursuivent ainsi leur entraînement avant d’être envoyés au front.

Les sapeurs mineurs britanniques ont créé des kilomètres de tunnels pour se déplacer et pour abriter les soldats à l’entraînement des bombardements. Les ouvriers chinois et les infirmières y ont trouvé refuge aussi, laissant des témoignages écrits à ce propos ou des graffiti sur les murs.

Les ouvrages étaient éclairés à l’électricité et les noms des « rues » étaient inscrits également.

Underground passages

In Etaples, the population  sought shelter at night from the bombardments in the old underground quarries

Tunnels were excavated by the British army under the British military camp. The miners and sappers of Liverpool trained at Etaples before being sent to the Front.

The British engineers dug miles of tunnels for ease of movement and to protect the training soldiers from the bombing. The Chinese labourers and nurses also took refuge here, leaving both written reports and graffiti on the walls.

The subterranean workings were lit by electricity and the tunnels were given ‘street’ names.

Camps de renforts : Mont Levin

Les cantonnements étaient surpeuplés et l’entraînement militaire très difficile, souvent inutile, ce qui nourrissait la colère des soldats, alors que les officiers bénéficiaient d’une liberté de mouvement sans borne…

Lorsqu’ils n’étaient pas de corvées le soir, les soldats étaient libres de se distraire dans le périmètre du camp : cantines sans alcool, baraquements de détente tenus par la Y.M.C.A. (Young Men’s Christian Association) qui proposaient des jeux de société, des livres… ou des compétitions sportives.

Routine and recreation

Accommodation in the Base Camp was overcrowded, the military training arduous and often irrelevant which fuelled the soldiers’ anger, whereas officers enjoyed almost unlimited freedom of movement…

At night, when they were not on duty, soldiers could enjoy themselves within the camp perimeter in the alcohol-free refectory, in the recreation huts staffed by the Y.M.C.A. who provided board games, books… or by participating in sports competitions.

Pont des trois arches

« Ce fut une guerre d’administration, plutôt qu’une guerre de stratégie ou de tactique », fit remarquer Sir John Cowans, intendant général de l’armée britannique, peu de temps après la Grande Guerre.

Derrière le front, une étroite bande fut transformée en un impressionnant ensemble d’entrepôts, d’hôpitaux et d’usines, reliés par un réseau de canaux, voies ferrées et routes. Les renforts pour l’infanterie transitaient par Boulogne et les hommes étaient envoyés au camp d’Etaples.

Le long de la voie ferrée contiguë à la ville, qui comportait deux gares durant cette période, l’armée britannique construisit son plus vaste camp militaire hors de ses frontières.

A war of administration

« This has been a war of administration, rather than of strategy or tactics », said Sir John Cowans, the British army’s Quartermaster General, soon after the Great War.

Behind the British front, a narrow stretch was turned into an array of depots and hospitals, of warehouses and factories, linked by a network of canals, railways and roads. Moreover, reinforcements for the British infantry came through Boulogne and was conveyed to the base camp at Etaples.

Along the railway adjacent to the town, with two stations at that time, the British army built the largest camp which it has ever built abroad.

Moulin Cousin : Les femmes dans le camp

Sophie Hoerner: Canadian Library and Archives

Dans une autre lettre à Mollie, Sophie raconte : « Ma chère Mollie, j’ai tenté de t’écrire Nous avons été terriblement occupés, il y a sept cents patients. Pendant que je suis assise ici, dans ma petite hutte, les ambulances arrivent, l’une après l’autre, avec des blessés. C’est si horrible à voir et à entendre, et ça continue toute la nuit. Les convois arrivent à tout moment. Boulogne est à l’arrêt, paraît-il, donc nous recevons les blessés. Les blessures causées par les obus sont les plus terribles. Ils déchirent, écorchent, lacèrent et pénètrent les tissus de manière effroyable. »

Lettre à Mollie, 4 juillet 1915 / Canadian Library and Archives

Women in the Camp

For days I have been trying to write you but there has not been a minute. We have been dreadfully busy, seven hundred patients. As I sit here in my little hut, ambulance after ambulance bringing in the wounded, it’s too terrible to watch and hear, and it goes on all night, too. Convoys coming all the time. Boulogne is having a rest, we hear, and we are getting the patients. The wounds caused by the bursting shrapnel are most severe. It rips, tears, lacerates and penetrates the tissues in a horrible manner.

Letter to Mollie, July 4, 1915 / Canadian Library and Archives

Bois Hanin

La Première Guerre mondiale impliqua de nombreux pays. La politique étrangère de la Grande-Bretagne était basée sur le maintien d’un équilibre des pouvoirs en Europe et la protection de son commerce maritime. L’entrée de la Grande-Bretagne et de son empire en a fait une véritable guerre mondiale.

Les soldats du dépôt de la base d’infanterie à Etaples étaient de multiples nationalités. Ils employaient aussi dans le camp militaire des troupes coloniales africaines et des travailleurs chinois, ainsi que des prisonniers allemands.

« Aussi étais-je curieuse et inquiète quand je vis débarquer dans notre cour douze prisonniers allemands. Encadrés par deux soldats français, ils se présentaient en file, parfaitement alignés par rang de taille… » [Marguerite Lecat, à la ferme Hilbert]

« Notre ferme servait occasionnellement de station de remonte et d’aire de dressage, quand arrivait du Canada ou d’Australie, un contingent de chevaux à demi sauvages. Nous recevions alors une formation de cavaliers, véritables cow-bows, [pour les débourrer]. »

« Si je me sentais en toute confiance avec les cavaliers de Sa Majesté, canadiens, australiens, néo-zélandais qui cantonnaient alternativement à Hilbert, par contre, je n’ai jamais oublié la crainte que j’éprouvais en voyant arriver dans notre cour un escadron de superbes lanciers hindous coiffés d’un turban kaki. Leurs yeux de braises, leurs barbes noires, leurs longues lances en bambou ancrées dans l’étrier et retenues au coude par une dragonne en cuir, me causèrent un véritable effroi. »

Nationalities

The First World War involved many countries. Britain’s foreign policy was based upon maintaining a balance of power in Europe and protecting its sea trade. The entry of Britain and its empire made this a truly global war.

The soldiers of the infantry base depot at Etaples were of multiple nationalities. They also employed in the military camp African colonial troops and Chinese workers, as well as German prisoners.

[Marguerite Lecat, à la ferme Hilbert] “So I was curious and worried when I saw twelve German prisoners in our yard. Supervised by two French soldiers, they presented themselves in line, perfectly aligned by rank of size…”

Our farm occasionally served as a run-up station and training area when a contingent of semi-wild horses arrived from Canada or Australia. We then received a training of riders, real cowboys, [to break them open].

“If I felt confident with Her Majesty’s horsemen, Canadians, Australians, New Zealanders who alternately confined themselves to Hilbert, I have never forgotten the fear I felt when a squadron of superb Hindu spearmen with khaki turbans entered our yard. Their fiery eyes, their black beards, their long bamboo spears anchored in the stirrup and held at the elbow by a leather strap, caused me real fear.”

Blanc Pavé

La visite du roi George V d’Angleterre et de la reine Marie en France, sur le front occidental, a eu lieu du 3 au 14 juillet 1917.

Ils sont arrivés à Calais pour commencer leur visite, et pendant que le roi regardait des démonstrations de chars avec des officiers, la reine rendait visite aux soldats en camp de convalescence. Puis, elle s’est rendue à Etaples lors d’une inspection officielle des infirmières.

Le roi poursuivit sa visite de la crête de Vimy et de la région de la Somme. La Reine a visité une station d’évacuation des blessés et l’hôpital sud-africain d’Abbeville. Puis, leurs Majestés quittèrent la France pour la Grande-Bretagne à Calais.

Hospitals

The visit of the British monarchs, King George V and Queen Mary, to the Western Front in France took place from the 3rd  to the  14th  July 1917.

They arrived in Calais to start the visit, and whilst the King watched tank demonstrations with the officers, the Queen inspected convalescent troops. She then proceeded to Etaples where she reviewed the nurses.

The King continued his tour visiting Vimy Ridge and the Somme area. The Queen visited a Casualty Clearing Station and the South African hospital at Abbeville. Then, their Majesties left France from Calais to return to Great Britain

Cimetière Militaire Britannique

Vera Brittain, en 1917, avait décrit le cimetière militaire comme « une forêt de croix en bois qui s’étendait jusqu’à la mer, et chaque long monticule une masse de fleurs vivement colorées : des capucines, des œillets d’Inde et des pavots d’Islande… »

Le souhait des autorités britanniques est d’inscrire de manière permanente les cimetières militaires dans les paysages. L’Imperial War Graves Commission, créée en mai 1917, envoie des architectes sur le front dès juillet 1917 et leur commande des remaniements des cimetières existants et la conception des futurs monuments commémoratifs. A Etaples, les deux architectes Sir Edwin Lutyens (1869-1944) et son assistant George Goldsmith (1886-1967) font le choix de d’un classicisme abstrait, sobre et monumental.

Durant le pèlerinage du roi George V entrepris en mai 1922, il dit au cimetière de Terlincthun : « Je me suis souvent demandé s’il peut y avoir sur terre, pour les années à venir, de plus puissants avocats de la paix que cette multitude serrée de témoins qui attestent la désolation de la guerre. »

Cemetery

Vera Brittain, in 1917, described the military cemetery as « a forest of wooden crosses stretching right down to the sea, and each long mound a mass of gay-coloured flowers – nasturtiums, marigolds and Iceland poppies… »

The ambition of the British authorities was to permanently inscribe military cemeteries into the landscape. The Imperial War Graves Commission, created in May 1917, sent architects to the front in July 1917 and commissioned them to redesign existing cemeteries and design future memorials. In Etaples, the two architects, Sir Edwin Lutyens (1869-1944) and his assistant George Goldsmith (1886-1967) settled on a memorial combining abstract, sober and monumental classicism.

During the tour undertaken by King George V in May 1922, at Terlincthun cemetery he declared: « In the course of my pilgrimage, I have many times asked myself whether there can be more potent advocates of peace upon earth through the years to come, than this massed multitude of silent witnesses to the desolation of war. »